Deux minutes pour s'informer sur les marchés financiers: Révision à la hausse des prévisions de croissance de la Banque mondiale et de l'OCDE pour 2023 ; récession dans la zone euro

Que faut-il savoir ?

Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, a conforté les attentes de nouvelles hausses de taux d'intérêt cette année lors de son intervention devant le Congrès. Selon lui, la perspective d'un relèvement supplémentaire de 50 points de base (pb), comme le suggère le Résumé des projections économiques de la banque centrale, est « une assez bonne estimation » si les prévisions se confirment. D'autres responsables de la Fed ont toutefois mis en garde contre un relèvement trop rapide qui risquerait de faire dérailler la croissance américaine. Parallèlement, Antony Blinken est le premier secrétaire d'État américain à se rendre à Pékin depuis 2018, relançant l'espoir d'un apaisement des tensions entre les deux pays, même si les critiques du président Joe Biden à l'égard du Premier ministre chinois Xi Jinping ont compliqué la donne.

Dans le monde

La Banque d'Angleterre a pris les marchés par surprise en relevant ses taux d'intérêt de 50 pb, portant ainsi le coût de l'emprunt à 5 %, un niveau inégalé depuis 2008, sur fond d'inflation persistante et supérieure aux attentes. L'inflation globale est restée inchangée en mai à 8,7 %, alors que la plupart des analystes tablaient sur un repli à 8,4 %. L'inflation sous-jacente, qui exclut les prix des produits alimentaires, de l'énergie, de l'alcool et du tabac, a progressé pour atteindre 7,1 %, son niveau le plus élevé depuis 31 ans. D'après le procès-verbal de la réunion, sept membres du comité de politique monétaire de la Banque d'Angleterre ont voté en faveur de la hausse des taux, tandis que deux ont opté pour un statu quo. Des chiffres indépendants révèlent que la dette du Royaume-Uni est désormais supérieure au PIB annuel du pays pour la première fois depuis 1961.

Le chiffre à la une : 1981

L'un des principaux indices d'inflation japonais a connu sa plus forte hausse depuis 1981, ce qui pourrait contraindre la Banque du Japon à revoir à la baisse son programme de relance. L'indice dit « core-core », qui exclut les produits alimentaires frais et les carburants, a progressé de 4,3 % en rythme annuel en mai, contre 4,1 % en avril. Parallèlement, l'inflation globale a reculé conformément aux prévisions pour atteindre 3,2 %, son niveau le plus bas de l'année. Les données de l'indice préliminaire des directeurs d'achat (PMI) montrent que la dynamique de croissance s'est essoufflée en juin, avec la plus faible expansion de la production depuis quatre mois. L'indice composite, qui englobe le secteur manufacturier et celui des services, est passé de 54,3 en mai à 52,3 en juin (toute valeur supérieure à 50 étant signe d'expansion).

Le bon mot :

Transition juste : idée selon laquelle le passage à une économie mondiale plus durable ne doit pas accroître les inégalités ni compromettre les efforts de réduction de la pauvreté, notamment dans les pays en développement. Les dirigeants du monde entier, dont ceux des États-Unis, de France, du Brésil, du Japon et d'Afrique du Sud, ont publié la semaine dernière une lettre ouverte avant la tenue à Paris d'un sommet sur le financement de la lutte contre le changement climatique en vue de « récupérer les acquis en matière de développement qui ont été perdus ces dernières années ». Ils souhaitent intégrer la transition juste dans une refonte du système financier mondial qui permettrait d'orienter les capitaux vers la lutte contre le changement climatique, la réalisation des objectifs de développement et l'allègement éventuel du fardeau de la dette des marchés émergents.

À venir

L’indicateur Ifo du climat des affaires en Allemagne, très attendu, sera communiqué lundi. Les chiffres actualisés de l'inflation canadienne au mois de mai seront publiés mardi, suivis mercredi des chiffres actualisés des bénéfices industriels en Chine. L'estimation finale de la croissance du PIB américain au premier trimestre (T1) sera annoncée jeudi. Les données précédentes indiquaient une expansion de 1,3 % de la plus grande économie mondiale au cours de la période, révisée à la hausse par rapport à l'estimation initiale de 1,1 %. L'estimation finale de la croissance britannique au T1 est attendue vendredi, de même que les chiffres préliminaires de l'inflation dans la zone euro pour le mois de juin. La hausse des prix dans l'ensemble de la région a été confirmée à 6,1 % en mai, son plus bas niveau depuis février l'an passé.