AXA IM - Green bonds : un début d’année 2020 dynamique et des perspectives qui restent prometteuses
Johann Plé, gérant de portefeuille chez AXA Investment Managers, commente l’évolution du marché des green bonds et ses perspectives.
- Dynamisme et résilience de la classe d’actifs : 50 milliards d’émission depuis le début de l’année
- La demande devrait rester soutenue au cours des prochains mois
La dynamique de ce marché n’est pas nouvelle, mais il est cependant intéressant de continuer à l’observer : malgré l’arrêt au mois de mars du marché primaire, le marché des green bonds est resté sur une dynamique proche de celle de 2019, année record en termes d’émissions.
Avec près de 50 milliards d’euros d’émissions de green bonds depuis le début de l’année1 , le volume d’émission reste élevé. Ceci s’explique par la composition équilibrée de l’univers (50% crédit et 50 % souverain et assimilé) qui assure la continuité de l’offre quel que soit le contexte On a ainsi pu observer les émissions de dettes quasi-souveraines prendre le relai sur le segment de crédit dont les émissions ont été mises entre parenthèses dans un environnement particulièrement averse au risque.
Ce profil équilibré justifie également la bonne résilience de l’univers depuis le début de l’année. Ainsi, à fin mars, l’univers Green offre un surplus de rendement par rapport à l’univers global aggregate conventionnel pour un profil de risque similaire. Sur les 3 dernières années en effet, les deux univers ont généré une performance annualisée proche de 2% pour une volatilité annualisée de 3%. En comparaison, l’univers global crédit a généré une performance annualisée équivalente mais s’est montré plus volatile (4% annualisé sur la période).
La résilience de l’univers Green en termes de performance se retrouve également sur la partie pur crédit. Si on compare le crédit green européen au crédit européen conventionnel, on remarque que l’univers a surperformé le crédit conventionnel de 0,7%. Cette surperformance s’explique par la composition de l’univers Euro credit green qui est en effet plus défensive. L’univers est en effet principalement orienté vers le secteur des utilities et nettement moins vers le secteur industriel.
Au niveau émetteur, nous n’avons pas noté de différences majeures en termes de performance entre une émission green et une émission conventionnelle d’un même émetteur. En revanche, nous avons pu constater une différence en termes de liquidité, à l’avantage du marché Green. En mars, il était possible de vendre des green Bonds quand il était parfois très difficile de trouver un acheteur sur des obligations conventionnelles. La demande de green bonds est en effet restée soutenue.
Dans ce contexte, quelles perspectives pour la suite de l’année 2020 ?
Nous nous attendons à ce que la demande reste soutenue pour deux raisons :
- Les sociétés qui émettent des green bonds doivent entre autres avoir une stratégie environnementale claire en matière de transition *. Dans ce contexte nous considérons que ces sociétés sont mieux positionnées à long terme pour faire face aux challenges et aux opportunités du changement climatique.
- Les investisseurs demandent de plus en plus de transparence, de ce fait les green bonds restent l’un des instruments les plus approprié pour répondre à ce critère, notamment en termes de transparence sur l’impact carbone des investissements.
La crise actuelle va amener les gouvernements et autres entités supranationales à émettre des centaines de milliards de dette additionnelle. Il est probable que le marché des green bonds va bénéficier de ce surplus d’émissions. L’Espagne, l’Italie ou l’Allemagne entre autres ont déjà fait part de leur intention d’émettre une obligation verte au cours de l’année.
La dynamique devrait soutenue également du côté du secteur privé. La transition vers une économie concerne en effet tous les segments de l’économie et de nouveaux secteurs devraient rejoindre le marché des obligations vertes, à l’image du secteur des télécoms ou de la grande consommation au cours de l’année dernière.
Nous nous attendons à ce que cela se poursuive, car une crise comme celle que nous vivons amène certaines sociétés à revoir leur manière de gérer leur risque, leur positionnement, et elles pourraient potentiellement initier leur transition face aux risques que représente le changement climatique.
Au-delà du bénéfice environnemental des projets identifiés dans une obligation verte et du reporting d’impact, nous considérons dans notre grille interne d’analyse des obligations vertes qu’il est indispensable que ces projets fassent partie d’une stratégie environnementale claire de la part de l’émetteur.
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