Mikaël Pacot, Head of Money Market and Euro Rates, commente l’impact des annonces de la BCE sur le marché monétaire
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En réaction aux annonces de la BCE jeudi dernier, les marchés ont revu leurs anticipations à la hausse de façon plus importante avec un taux terminal s’approchant des 4 % pour le mois de septembre mais aussi une baisse des taux légèrement plus tardive en 2024.
Sur le marché court terme, les euribors ont continué de monter, le 3mois atteignant un point haut à 3,572 % le 16 juin et le 1an un point haut à 4,046 % le 19 juin.
Le taux Swap €str 1an a été plus volatile depuis le dernier meeting de mai mais reste tout de même orienté à la hausse, atteignant 3,76 % le 19 juin (après être tombé à 3,55 % fin mai), niveau déjà vu début mars avant les turbulences sur le secteur financier.
Il est intéressant de noter qu’avec une hausse supplémentaire anticipée pour septembre et une baisse plus tardive pour 2024, la courbe des swaps, qui s’était inversée à partir du 9mois, est redevenue plate.
Chez AXA IM, nous restons vigilants sur la forme de la courbe et les anticipations de baisses à venir. La question sera bien évidemment de savoir si une hausse à 4 % entraînera des baisses plus fortes et plus rapides.
A l’heure actuelle, le marché semble repousser les premières baisses mais ne change pas leur intensité et voit un taux €str fin 2024 autour de 3,63 % (vs 3,52 % avant BCE).
Il est encore trop tôt, selon nous, pour avoir une forte conviction sur l’évolution des taux courts après l’été et préférons toujours couvrir nos portefeuilles.
Concernant les émissions d’instruments à court terme (type NEU CP - Negotiable European Commercial Paper ou ECP - Euro Commercial Paper), nous constatons qu’il y a toujours une forte domination des émetteurs financiers plus présents sur l’ensemble de la courbe et à des niveaux plus intéressants que le secteur des entreprises.
Comme le montrent les données de la Banque de France sur le marché du NEU CP, les émissions financières ont augmenté de 50 % sur 1an au mois de mai, alors que l’encours est resté stable pour les non-financières.
Sur le secteur des financières, les émissions courtes constituent toujours le principal volume mais la durée moyenne résiduelle remonte depuis mi-mars et la période de stress sur le secteur bancaire.
La pente de la courbe demeure toujours très intéressante selon nous : le 3mois traitant autour d’€str+5/10bp, le 6mois autour de 15/20bp et sur le 1an autour de d’€str+27/40bp en fonction des intérêts ponctuels de certaines banques.
Enfin, sur le secteur des entreprises, nous voyons beaucoup d’émetteurs réduire leur montant d’émissions, probablement du fait de la hausse des taux et de l’inversion de la courbe des taux, mais aussi de la fin de semestre. Les émissions corporate restent plutôt rares et cette rareté a davantage d’impact sur le niveau d’émissions que sur la qualité de crédit de l’émetteur.
Il y a toujours très peu d’émissions sur la partie supérieure à 4mois. Sur le 1-3 mois, les niveaux oscillent entre €str+3bp et €str+15bp.
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