Point investissement Inflation
2022 marquait l’année d’un krach obligataire majeur, le premier depuis 30 ans, et a été ponctuée de pics d’inflation revus à hausse à de nombreuses reprises. 2023 se présente sous un tout autre aspect. Tout d’abord, l’inflation sous-jacente demeure élevée aux Etats-Unis, en Europe et au Royaume-Uni. Aussi, le pic de l’inflation a déjà été atteint, et la désinflation a débuté depuis plusieurs mois aux Etats-Unis depuis alors qu’elle ne fait que commencer en Europe et au Royaume-Uni. La prudence des banquiers centraux marque les esprits, notamment après une remontée des taux brutale au cours des derniers mois. Depuis le début de l’année, la performance des obligations indexées à l’inflation est positive, et cela en dépit d’une inflation qui n’a que peu évolué sur le premier trimestre et alors que les taux terminaux des banques centrales sont stabilisés.
Quelles perspectives pour l’inflation ? Selon notre enquête trimestrielle auprès des principaux établissements financiers, le consensus est que l’inflation va ralentir, ce scénario d’un retour de l’inflation rapide vers 2% nous parait optimiste.
Dans les principales composantes de la performance des obligations indexées sur l’inflation, nous retrouvons les breakeven et les taux réels. Historiquement, lorsque l’inflation ralentit, le marché tend à se désintéresser de la classe d’actifs. Aujourd’hui, les anticipations d’inflation ne sont pas particulièrement alarmantes, et le marché ne croît pas à une inflation durable. Les taux réels qui sont positifs et semblent normalisés, ce qui montre que la politique monétaire a été durcie. Des taux de rendement réels positifs montrent qu’on peut extraire un rendement supérieur à l’inflation.
Aussi, nous le voyons bien, les maturités courtes offrent un niveau de rendement très légèrement supérieur aux titres de maturités longues. Faut-il remettre de la duration dans les portefeuilles ? Lorsque la courbe des taux s’inverse, un ralentissement économique n’est jamais loin, et les banques ralentissent sérieusement leur activité de prêts. A notre avis, l’inflexion de l’inflation sous-jacente sera un signe qu’il faut remettre de la duration dans les portefeuilles.
Dans nos portefeuilles, nous rallongeons les maturités en portefeuille, et avons réinvesti dans des titres dont la maturité est comprise entre 3 et 15 ans. Selon nous, la classe d’actifs présente un véritable attrait, avec un niveau de portage fort d’ici à la fin de l’été et une prime d’assurance contre l’inflation future que nous jugeons peu élevée.
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