Les perspectives de croissance du secteur de la robotique se maintiennent
La pandémie a profondément modifié le comportement des consommateurs et des entreprises, avec pour conséquence une augmentation marquée de la demande d’équipements de robotique et d’automatisation sur plusieurs marchés finaux importants. L’un de ces marchés est l’automatisation des entrepôts. Les consommateurs sont en effet de plus en plus exigeants et réclament une livraison rapide et fiable, laquelle nécessite une assistance technologique importante.
Les robots qui prennent en charge ce type de logistique étaient en plein essor avant la pandémie et la tendance s’est accélérée en raison du Covid-19 alors que les consommateurs sont de plus en plus nombreux à effectuer leurs achats en ligne. Les entreprises qui ont tardé à prendre le virage du commerce en ligne doivent aujourd’hui accroître leurs investissements dans les entrepôts automatisés afin de répondre à cette demande, un phénomène qui, selon nous, se traduira par une forte croissance du secteur pendant de nombreuses années.
Nous investissons depuis longtemps dans ce secteur par le biais d’entreprises comme Kion et Daifuku (solutions de manutention), Cognex et Keyence (systèmes de vision) ou encore Ocado (entrepôts automatisés pour le marché de l’épicerie). En 2021, nous avons ajouté au portefeuille deux nouvelles valeurs également exposées à cette tendance : GXO Logistics (exploitant d’entrepôts spécialisé dans l’automatisation) et Autostore (fabricant de solutions automatisées de stockage et de préparation des commandes pour les entrepôts). i
Inflation et pénurie de main d’œuvre
En principe, lorsqu’un secteur est confronté à des difficultés de recrutement ou lorsque le coût de la main-d’œuvre augmente, les investissements dans l’automatisation peuvent devenir plus attrayants. Selon nous, la demande d’équipements d’automatisation se renforcera à mesure que les arguments économiques en faveur sa faveur deviendront plus probants, de même que les progrès technologiques élargiront le champ des possibilités d’automatisation.
Pour autant, les pénuries de main-d’œuvre et les hausses de salaires ont des répercussions sur de nombreux autres secteurs de l’économie en dehors de l’entreposage. Selon les chiffres de l’enquête JOLTS (Job Openings and Labour Turnover Survey), environ 11 millions d’emplois sont actuellement proposés aux États-Unis, contre six à sept millions en moyenne durant les années précédant la pandémieii . Ce niveau élevé d’offres d’emploi indique que les entreprises cherchent à recruter, mais qu’elles peinent à trouver des candidats. Dans de nombreux secteurs, la pénurie de main-d’œuvre peut permettre à l’automatisation d’atténuer ces pressions, notamment dans des domaines tels que la fabrication, et nous pensons que ce phénomène constituera un moteur essentiel de la demande d’automatisation tant que ces difficultés persisteront.
Expansion de la santé numérique et de la chirurgie robotique
Après avoir été mis à rude épreuve durant la pandémie, les services publics de santé du monde entier et les autorités ont reconnu que les infrastructures de santé étaient depuis longtemps négligées en termes d’investissements. Lorsqu’ils réexamineront leur dispositif de prestations, nous pensons que les domaines de la santé numérique et la chirurgie robotique seront appelés à bénéficier de cette dynamique.
Le marché de la chirurgie robotique est déjà considérable. Il regorge d’entreprises innovantes, comme le numéro un du marché, Intuitive Surgical, dont les robots ont réalisé plus de 1,2 million d’interventions chirurgicales en 2020 et dont la croissance devrait être de 27 à 30 % en 2021iii , ou des entreprises plus modestes, comme Globus Medical, spécialisée dans les implants musculosquelettiques destinés aux soins de la colonne vertébrale.
Les tendances structurelles à long terme restent inchangées
Malgré les difficultés liées à la pandémie mondiale, la robotique est un secteur disruptif encore nouveau qui devrait présager d’un solide potentiel de croissance à venir. L’offre mondiale annuelle de robotique industrielle a par exemple augmenté en moyenne de 5 % par an entre 1993 et 2008, mais on estime à 11 % cette augmentation annuelle entre 2010 et 2024.iv
Selon nous, l’activité industrielle et les solides carnets de commandes des entreprises de robotique industrielle laissent entrevoir une poursuite de la reprise en 2022. La croissance récente a certes été impulsée par la Chine, qui s’est rétablie plus tôt que les autres marchés de l’impact de la pandémie, mais on observe aujourd’hui des signes d’extension de cette dynamique à l’Europe et au Japon.
Il semble également que la demande « refoulée » suite au conflit commercial sino-américain de 2019-2020 commence à se manifester. Nous commencions à observer des signes de reprise fin 2019 et début 2020 avant que le Covid-19 ne vienne mettre en suspens les investissements des entreprises. Si elle commence à se concrétiser, cette demande pourrait accélérer l’activité industrielle et les dépenses d’investissement, ce qui soutiendrait bon nombre d’entreprises du secteur de l’automatisation.
L’Asie, moteur de croissance
Selon le dernier rapport annuel de la Fédération internationale de la robotique (IFR), l’organisme professionnel du secteur, trois millions de robots industriels sont actuellement en service dans les usines du monde entier, ce qui représente une augmentation annuelle de 10 %. Malgré l’impact du Covid-19, quelque 384 000 unités ont été expédiées à travers le monde en 2020. Par ailleurs, le marché des robots de services professionnels (par ex. les robots qui assistent les chirurgiens, les agents de nettoyage ou les pompiers) a atteint l’an dernier un chiffre d’affaires de 6,7 milliards de dollars, soit une hausse de 12 %.v
L’Asie demeure le premier marché mondial de robots industriels. Près des trois quarts (71 %) de tous les robots nouvellement déployés l’an passé y ont été installés. Les données de l’IFR montrent que la Chine a enregistré une croissance de 20 % avec 168 400 unités livrées, chiffre le plus élevé jamais enregistré pour un seul pays. Le stock opérationnel a atteint 943 223 unités, soit une hausse de 21 %, et le cap du million d’unités devrait être franchi en 2021. Au total, l’IFR prévoit que les mises en service de robots à l’échelle mondiale augmenteront de 13 % pour atteindre 435 000 unités en 2021, dépassant ainsi le record atteint en 2018.
Sur le plan régional, les mises en service en Amérique du Nord devraient augmenter de 17 % pour atteindre près de 43 000 unités, tandis qu’en Europe, elles devraient progresser de 8 % pour atteindre près de 73 000 unités. En Asie, les mises en service de robots devraient dépasser les 300 000 unités, soit une hausse de 15 % par rapport à l’année précédente. En outre, selon l’IFR, la quasi-totalité des marchés d’Asie du Sud-Est devraient connaître une croissance à deux chiffres cette année.vi
De multiples possibilités d’investissement
Il y a deux raisons principales pour lesquelles nous pensons que le taux de croissance élevé du secteur de la robotique peut se maintenir :1. les changements démographiques et 2. l’évolution de la technologie. Le vieillissement de la population et le recul du nombre des actifs rendent la robotique nécessaire. Ce phénomène est bien documenté au Japon, ainsi qu’en Chine, où le coût de la main-d’œuvre du secteur manufacturier a progressé de 12 % par an au cours des 21 dernières années. Il est donc de plus en plus important d’introduire ces technologies pour réduire les coûts.vii Les coûts de la main-d’œuvre augmentent essentiellement pour les tâches répétitives à faible valeur ajoutée que les jeunes générations ne veulent pas effectuer. Parallèlement, le coût des robots diminue et leur flexibilité augmente. À mesure que la population active diminue, le potentiel d’adoption de la robotique s’accroît de manière considérable.
En termes d’avancées technologiques, les progrès dans le domaine des logiciels se poursuivent, de même que l’introduction de systèmes de vision, de sorte que l’éventail des tâches susceptibles d’être automatisées s’élargit rapidement. De nouveaux pans entiers de l’économie s’ouvrent ainsi à l’automatisation comme jamais auparavant. Ainsi, nous pensons que les nouvelles technologies présentent des perspectives de croissance sur des marchés tels que l’agroalimentaire, les appareils électroniques et la fabrication en général.
D’autre part, le développement de capteurs et de microprocesseurs de pointe au cours des dix dernières années a également permis l’introduction de robots collaboratifs capables de travailler aux côtés des humains. Parallèlement, le déploiement de la 5G permettra de relier les machines industrielles et les usines d’une manière inédite.
Le secteur des véhicules électriques est également à considérer. Ces derniers suscitent un intérêt croissant de la part des consommateurs à mesure que leur prix diminue, que la technologie des batteries s’améliore et que la population se focalise sur les enjeux environnementaux. Dans le même temps, l’une des principales caractéristiques des programmes de relance économique post-Covid-19 est l’investissement dans les technologies environnementales, lequel est également favorable aux véhicules électriques. Des investissements considérables sont nécessaires pour la fabrication des voitures et des batteries, et les entreprises investissent aujourd’hui pour des véhicules qui ne seront produits que dans 12 à 24 mois. Selon nous, les perspectives des entreprises qui fournissent des équipements tels que les robots industriels, les lasers et les systèmes de vision s’améliorent de manière significative.
2022 et au-delà
Le secteur de la robotique est extrêmement diversifié et ne cesse de se développer pour toucher plusieurs domaines clés, dont la chirurgie, les systèmes de vision dans l’industrie, l’automatisation des entrepôts, les véhicules autonomes et bien d’autres encore. Concernant l’avenir, nous continuons de penser que le secteur de la robotique n’en est qu’aux premiers stades de son évolution et que ses perspectives de croissance sont soutenues par de nombreux facteurs.
Nous restons convaincus que les pressions inflationnistes et les problèmes que connaissent les chaînes d’approvisionnement continueront d’avoir un impact sur les activités des entreprises, de même que les pénuries de main-d’œuvre dans certains secteurs de l’économie, lesquelles contribuent à accroître la pression salariale, ce qui devrait renforcer encore davantage la demande de robotique.
Les retombées économiques des robots et des systèmes autonomes seront potentiellement considérables ; une étude estime qu’une hausse de 30 % des mises en service de robots pourrait ajouter 4 900 milliards de dollars par an à l’économie mondiale d’ici à 2030.viii Compte tenu de la grande diversité des entreprises concernées par la robotique, depuis les fabricants de composants jusqu’aux utilisateurs finaux, ce secteur reste un vaste univers offrant de multiples possibilités, toutes renforcées par un grand nombre de tendances structurelles à long terme.
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