Macro, marchés obligataires, actions, multi-asset : ce que vous avez besoin de savoir pour bien investir en 2025
MACROECONOMIE
Les États-Unis. Une économie robuste mais avec des défis à court terme
À court terme, l’économie américaine continue de bénéficier d’un environnement favorable. Les marchés actions profitent d’une conjoncture apaisée, marquée par un faible niveau de stress économique et un fort afflux de capitaux étrangers. Les obligations affichent des spreads plus serrés, témoignant d’une stabilité relative des marchés financiers. Toutefois, des disparités apparaissent sur le plan monétaire. La divergence croissante entre la politique de la Réserve fédérale et celle de la Banque centrale européenne suscite des interrogations. La Fed, en maintenant des taux directeurs élevés, rend la couverture de change de plus en plus coûteuse pour les investisseurs internationaux. Sur le plan de l’inflation, une reprise à la hausse est attendue, alimentée par plusieurs forces structurelles. La pression sur le marché de l’emploi, les déséquilibres commerciaux persistants et les déficits budgétaires, même sous une version « modérée » de Donald Trump, renforcent cette tendance. Néanmoins, cette robustesse économique attire les capitaux, affirmant la puissance et la confiance dans le modèle américain, bien qu’elle amplifie les déséquilibres mondiaux.
L’Europe. Une reprise fragile freinée par des incertitudes structurelles
En Europe, la situation économique se révèle plus contrastée. La zone euro est confrontée à une demande interne de faible niveau et une incertitude économique élevée, ce qui pèse sur la croissance. Les prévisions tablent sur un taux de croissance proche de 1 %, un niveau jugé insuffisant pour assurer un taux d’inflation de 2%. Par ailleurs, l’inflation devrait retomber en dessous de l’objectif de la BCE cette année, ce qui mènera la BCE à baisser son taux de dépôt à 1,50 % d’ici septembre 2025. Cependant, les fragilités structurelles demeurent marquées, en particulier en France et en Allemagne, où la demande interne reste particulièrement vulnérable. Ces deux économies phares de la zone euro sont confrontées à une stagnation, voire une contraction de l’emploi dans le secteur privé. Les entreprises non financières montrent également une fragilité supérieure à la moyenne historique, malgré un marché du crédit relativement stable et optimiste.
DU COTE DE LA GESTION
OBLIGATIONS
2024 a été l’année du crédit. Sur les marchés obligataires, le crédit Investment Grade et High Yield se sont nettement démarqués avec des performances supérieures à la dette souveraine. Dans un environnement porteur pour la classe d’actifs, notre gestion active a porté ses fruits en 2024, notamment grâce à notre approche sélective et nos allocations sectorielles opportunistes. En 2025, nous continuons de voir des opportunités sur le crédit. Malgré un contexte global complexe, les fondamentaux sont restés solides, soutenus par un atterrissage en douceur de l’économie mondiale. Les ratios d’endettement des entreprises se sont maintenus à des niveaux sains, bien que certains secteurs comme l’automobile et la distribution aient sous-performé. À l’inverse, les secteurs financiers et immobiliers ont affiché des performances robustes et continuent d’être attractifs. Enfin, le marché du crédit high yield américain a continué d’attirer les investisseurs, grâce à sa taille, sa liquidité et ses opportunités de diversification. Bien que le coût de couverture de change reste élevé pour les investisseurs en euro, la classe d’actifs demeure une source de diversification intéressante.
ACTIONS
Depuis la crise financière de 2008, nous observons que la croissance des sociétés européennes s’est faite hors d’Europe. En 2024, l’anticipation d’une inflexion des politiques monétaires a permis une expansion de multiples de valorisations en ligne avec nos anticipations. Pour autant aujourd’hui, les catalyseurs sont peu convaincants mais nous suivons surtout le positionnement et le sentiment pour un point d’entrée. Pour 2025, l’expansion de multiples sera difficile aux Etats-Unis mais pourrait être légèrement positive en Europe grâce à une BCE plus accommodante, alors que la croissance bénéficiaire apparaît plus homogène entre les différentes zones du monde. En Europe, nous pensons que les retours à l’actionnaire devraient constituer une part importante de la performance. D’un point de vue sectoriel, les banques pourraient enregistrer une 5ème année de surperformance compte tenu de leur valorisation encore historiquement basse et de leurs importants retours aux actionnaires. Mais attention la baisse des taux de la BCE pourrait commencer à peser sur les marges d’intérêt en 2ème partie d’année.
MULTI-ASSET
La première leçon que nous tirons de 2024 est que les investisseurs en duration se doivent d’être patients. Il y a un an, la baisse des taux était extrêmement consensuelle mais la forte baisse de fin 2023 appelait une consolidation. La diversification du multi-actifs a bien fonctionné dans l’ensemble, notamment à l’été 2024 avec les angoisses sur la croissance américaine. Nous tirons une deuxième leçon : les actions peuvent défier la corde de rappel des valorisations. En effet, début 2024, les actions américaines étaient chères mais à un horizon annuel, la trajectoire des actifs financiers est dominée par le positionnement et le sentiment. La vigilance est de mise en 2025 car le cycle de marché mondial / américain entre dans une phase de ralentissement où l’exposition recommandée au sein des actions va à la qualité, particulièrement en ce début d’année car les taux d’intérêt flirtent à nouveau avec une « zone de danger », caractérisée par une corrélation positive entre actions et obligations. 2025 s’annonce comme une année où la diversification et une gestion dynamique du risque seront essentielles pour naviguer dans un environnement marqué par l’incertitude et des perspectives économiques contrastées.
Avertissement
Avertissement sur les risques