
Le haut rendement américain peut-il offrir un peu de répit dans ce climat d'incertitude ?
- 28 février 2025 (5 minutes)
Actualité du marché américain du haut rendement
Après la performance de 8,2 % affichée en 20241 , le marché américain du haut rendement est resté très stable jusqu'à présent en 2025, malgré une actualité susceptible de bouleverser les marchés tant sur le plan macroéconomique que géopolitique. Que ce soit sous l'effet des nouvelles concernant l'IA/DeeSeek apparues fin janvier, des annonces concernant les droits de douane ou encore des flux de données économiques et des ajustements de taux qui en ont découlé, les marchés actions ont été marqués par une volatilité quotidienne, les investisseurs tentant de se forger une opinion sur l'orientation des marchés.
De son côté, le marché américain du haut rendement a signé de solides performances positives, les spreads se resserrant dans un premier temps d'environ 30 pb en janvier avant de se creuser en février pour atteindre le niveau actuel de 280 pb, un niveau qui reste néanmoins inférieur à celui observé en début d'année2 . En termes de notation, le segment des titres CCC (les moins bien notés) continue de surperformer celui des titres notés B et BB, la compression se poursuivant dans le segment le plus rémunérateur du marché.
Sur le plan des droits de douane, nous estimons que le marché américain du haut rendement est relativement bien protégé compte tenu de son ancrage national. Les entreprises américaines constituent environ 90 % de l'indice global du haut rendement américain3 et certains rapports sell-side estiment que moins de 15 % du chiffre d'affaires des entreprises américaines à haut rendement est réalisé à l'étranger. À l'inverse, le segment Investment Grade compte une plus grande proportion de sociétés multinationales et 27 % de sociétés non américaines.4 Cela étant, des effets indirects pourraient se manifester à travers une perturbation des chaînes d'approvisionnement et une perte de confiance des entreprises et des consommateurs, compte tenu notamment des conséquences inflationnistes potentielles liées à l’imposition de ces droits de douane. Les secteurs à haut rendement les plus menacés par l'escalade des guerres commerciales sont l'automobile, la distribution et les biens de consommation.
Les facteurs techniques continuent eux aussi de soutenir le haut rendement, les sources de demande restant supérieures à l'offre. Sur le marché primaire, les volumes de nouvelles émissions sont en baisse en glissement annuel par rapport à 2024, en partie à cause de la volatilité des taux et de l'actualité concernant les droits de douane, mais aussi en raison du financement de certaines opérations sur le marché des prêts à effet de levier, dont le volume d'émissions brut a atteint un niveau record pour chacun des deux premiers mois de l'année 2025.
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Perspectives du haut rendement américain
La Réserve fédérale devrait rester en attente jusqu'à fin 2025, de sorte que les rendements obligataires devraient continuer à se négocier dans une fourchette proche des niveaux actuels et que le revenu restera le principal moteur de performance. Nous observons toutefois que les conditions économiques de refinancement sont nettement plus favorables aujourd'hui pour les émetteurs ; en effet, la différence entre le rendement moyen du marché américain à haut rendement (7,2 %) et le coupon moyen (6,4 %) convergent vers environ 80 pb alors qu'elle était supérieure à 300 pb ces deux dernières années5 .
Cela devrait encourager les émetteurs à continuer à se refinancer, et on observe déjà qu'environ 75 % des 40 milliards de dollars de nouvelles émissions d'obligations à haut rendement depuis le début de l'année ont été utilisés pour des opérations de refinancement, soit un niveau similaire à celui de 20246 . Ainsi, seuls 30 milliards de dollars d'obligations à haut rendement arriveront à échéance en 20257 . Fait important, 60 % du marché des obligations à haut rendement arrivant à échéance en 2025 sont notés BB, contre 0 % sur le marché des prêts8 .
Les émissions liées aux fusions-acquisitions devraient s'intensifier au fil de l'année, compte tenu de la déréglementation prônée par le président Trump et de ses nominations de responsables « favorables aux entreprises » à la tête des principaux organismes de réglementation. Ces opérations prennent généralement la forme d'acquisitions de sociétés High Yield par des sociétés Investment Grade, ou d'acquisitions de petites sociétés High Yield par des sociétés High Yield de plus grande envergure, ce qui peut déboucher sur des opportunités d'investissement.
Nous continuons de penser que les spreads, bien que serrés par rapport aux niveaux historiques, sont à juste titre onéreux dans la mesure où le taux de défaut des obligations spéculatives américaines à haut rendement n'a cessé de diminuer, atteignant 0,3 % en janvier hors échanges contraints, ou 1,4 % échanges contraints compris9 . D'autre part, en raison des changements structurels intervenus sur le marché des obligations à haut rendement, comme l'amélioration de la qualité du crédit, le pourcentage plus élevé d'obligations garanties, l'amélioration de la liquidité et le fait que le marché des obligations à haut rendement affiche aujourd'hui une duration courte record, il s’avère peut-être illusoire de comparer les niveaux de spreads actuels à ceux des 15 à 20 dernières années.
Outre ces changements structurels, les fondamentaux du marché des titres à haut rendement sont restés très résilients, avec des bilans globalement sains, un faible effet de levier, des échéances repoussées et une couverture des intérêts toujours supérieure aux moyennes de l'après-crise financière mondiale.
Bien que des épisodes de volatilité soient probables en 2025, nous pensons que le portage du haut rendement devrait suffire à compenser le sentiment d'incertitude à court terme des investisseurs. Autrement dit, nous pensons que les investisseurs en titres à haut rendement sont rémunérés en attendant d'y voir plus clair.
Quelles sont les opportunités qui se présentent selon nous dans cet environnement ?
Sur l'ensemble de nos stratégies, face aux multiples turbulences macroéconomiques, nous maintenons un processus discipliné de sélection fondamentale du crédit qui vise à trouver de la valeur avec notre équipe d'analystes en déterminant le moment où une obligation est susceptible d’être émise. Il peut s'agir d'identifier une obligation dont nous pensons qu'elle se maintiendra plus longtemps que ce que le marché anticipe, ou de déceler une valeur plus intéressante dans une obligation dont nous pensons qu'elle sera émise plus tôt que ce que le marché anticipe.
Les stratégies à duration courte restent selon nous attrayantes compte tenu du contexte de volatilité des taux. Parallèlement, la courbe des taux du haut rendement américain reste relativement plate malgré la récente pentification de la courbe des bons du Trésor américain, ce qui signifie que nous avons systématiquement capturé 85 à 90 % du rendement global du marché, pour une duration beaucoup plus courte.
Parmi les stratégies total return qui vont plus loin dans leur exposition au risque, notre positionnement est plus défensif compte tenu de la compression des spreads dans les segments de marché les plus rémunérateurs. Nous sommes au contraire très attentifs aux opportunités idiosyncratiques et veillons à ce que nos convictions se reflètent en termes de taille au sein du portefeuille. Aussi, toute volatilité éventuelle devrait nous servir de catalyseur pour réintroduire du risque.
Globalement, nous pensons que la fin de l’ère des taux d'intérêt bas a permis au haut rendement de jouer un véritable rôle au sein d'un portefeuille équilibré, à savoir offrir une source de diversification de qualité et un potentiel de performances similaire aux actions mais avec une volatilité nettement inférieure. Selon nous, conserver son exposition aux obligations spéculatives à haut rendement devrait, à terme, être récompensé.
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