Les obligations à duration courte, une solution pour les investisseurs ?
- Déjà très bas, les taux ont encore dévissé cette année sous l’effet des mesures des banques centrales pour soutenir l’économie.
- Les obligations à duration courte pourraient être une alternative aux liquidités.
- Sur de nombreux marchés, elles affichent des rendements positifs, ce qui permet aux investisseurs de faire mieux que l’inflation et les taux négatifs tout en cherchant à minimiser la volatilité.
Début 2020, les taux d’intérêt se trouvaient déjà à des points bas historiques presque partout dans le monde. La pandémie de Covid-19 ayant poussé les banques centrales à assouplir encore leurs politiques, l’argent déposé sur des comptes bancaires ne rapportera rien ou presque rien. Les épargnants pourraient même perdre de l’argent après prise en compte de l’inflation puisque, même faible, elle érode la valeur de l’épargne dans la durée si elle est supérieure aux taux d’intérêt. Aucune hausse des taux directeurs n’étant attendue à court et moyen terme, les investisseurs auraient intérêt à se tourner vers des dispositifs plus risqués pour la gestion de leurs liquidités.
Les atouts de la duration courte dans un contexte de taux bas
Des solutions existent. Selon nous, les obligations à duration courte constituent l’étape opportune à tout investisseur qui conserve de forts niveaux de liquidités. Il pourrait sembler contre-intuitif d'utiliser ces obligations alors que chercher à se prémunir contre une hausse des taux d'intérêt ne semble pas nécessaire, mais leur volatilité demeure inférieure aux obligations à duration plus longue, ce qui reste un facteur important dans la mesure où les taux d'intérêt et les rendements sont faibles ou négatifs.
Les solutions d’investissement à duration courte cherchent ainsi à générer un rendement plus élevé que celui de l’inflation et se traduirait ainsi par un rendement réel positif. Toutefois, même si la valeur des obligations à duration courte peut baisser lorsque le marché recule, les pertes n’ont pas vocation à s’inscrire dans la durée.
Les stratégies d’investissement obligataires à duration courte ne sont pas connues de tous les investisseurs. Pour survivre à la pandémie, les entreprises ont massivement levé des capitaux et ne laisseront pas l’inflation déprécier leur valeur. Les obligations à duration courte pourraient répondre à ce besoin.
Les taux peuvent encore baisser
Si elles font passer leurs taux en territoire négatif (dans le cas de la Banque centrale européenne, qu’elles fasse encore plus baisser les taux de dépôts), les banques centrales pourraient donner aux investisseurs une nouvelle raison d’investir dans les obligations courtes. Jérôme Powell, le président de la Réserve fédérale, a toutefois déclaré ne pas souhaiter utiliser cet outil ; ce scénario est peu probable aux États-Unis.
L’hypothèse semble en revanche plus plausible au Royaume-Uni, où les rendements des Gilts évoluent en territoire négatif pour les maturités supérieures à six ans. La Banque d’Angleterre (BoE) a sollicité les grandes banques britanniques en ce sens mais toutes n’ont pas encore répondu.
Perspectives
Les marchés devraient se montrer volatils à court terme. Pour beaucoup, se tourner vers les liquidités – considérées comme sans risque – sera instinctif. Mais il y a d’autres alternatives.
Dans un contexte de taux durablement bas, la duration courte constitue une option relativement peu risquée pour se positionner sur l’ensemble de l’univers obligataire, y compris les obligations spéculatives à haut rendement.
De plus, dans un environnement volatil, les actifs à duration courte sont par nature moins sensibles aux mouvements de marché et ont tendance à se redresser plus rapidement que les actifs à duration longue. Cette classe d’actifs axée sur le court terme offre un potentiel de rendement ajusté du risque que nous jugeons attrayant.
Bien qu’il ne s’agisse pas d’une solution miracle, nous pensons que ces obligations constituent une alternative pertinente aux liquidités et pourraient intéresser les investisseurs qui ne souhaitent pas laisser dormir leurs capitaux.
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