Obligations indexées à l'inflation : un bon moyen d'accroître la duration
Une inflation qui se tasse
Après avoir atteint en 2022 son plus haut niveau depuis une quarantaine d'années aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans la zone euro, l'inflation a entamé sa décrue. L'inflation globale (qui inclut les prix alimentaires et de l'énergie) se replie à un rythme relativement soutenu. Ainsi, l'inflation dans la zone euro a été estimée en mars à 6,9 % sur les 12 derniers mois, contre 10,6 % fin 2022. Mais attention, ce recul de l'inflation s'explique avant tout par ce qu'on appelle un effet de base : les prix ne baissent pas, mais le rythme de hausse est un peu plus lent qu'il y a un an à la même époque... Pas de quoi réjouir les autorités.
L'inflation sous-jacente reste préoccupante
Si ce ralentissement de l'inflation globale peut sembler une bonne nouvelle, il n'est hélas pas suffisant en raison de la persistance d'une inflation sous-jacente trop élevée. L'inflation sous-jacente (qui exclut les prix alimentaires et de l'énergie) est réputée constituer un meilleur indicateur de l'inflation d'origine intérieure dans la mesure où elle est axée sur les prix des biens et des services.
Cet indicateur sous-jacent de l'inflation reste proche de son plus haut point du cycle au Royaume-Uni et n'a pas cessé de progresser dans la zone euro. Il a ralenti aux États-Unis en raison de la baisse des prix des marchandises due à la disparition de l'inflation liée au Covid, mais les prix des services (en particulier hors logement, désormais un indicateur clé pour la Réserve fédérale) se situent à 5,5 %, ce qui représente une légère baisse par rapport aux 6,6 % enregistrés en septembre 2022.
Source: AXA IM, Datastream au 05/04/2023
Les attentes du marché concernant l'évolution future de l'inflation sont modérées
Bien que l'inflation reste obstinément élevée, les économistes tablent sur un net ralentissement en 2023. Les prévisions du consensus des économistes indiquent que l'inflation américaine devrait atteindre 3 %, soit à peine plus que l'objectif de 2 % fixé par la Réserve fédérale, d'ici à la fin de l'été. Dans la zone euro, les économistes prévoient un taux d'inflation proche de 3 % seulement vers la fin 2023.
Les économistes ne sont pas les seuls à anticiper un retour rapide de l'inflation à des niveaux plus acceptables ; les marchés prévoient un scénario similaire. Les points morts d'inflation (qui reflètent le taux d'inflation annuel moyen intégré dans le prix des obligations indexées à l'inflation) montrent que l'inflation américaine devrait avoisiner les 2,4 % en moyenne par an au cours des dix prochaines années, un chiffre très légèrement inférieur à celui de la zone euro (2,6 %).
Source: AXA IM, Datastream au 05/04/2023
Le marché obligataire indique un resserrement des conditions monétaires, signe que le moment est opportun pour accroître la duration
Dans la mesure où les banques ont tendance à emprunter à court terme pour prêter sur des horizons plus lointains, l'inversion de la courbe des taux est généralement associée à un ralentissement de la croissance du crédit et, par conséquent, constitue un indicateur clé du moment où les taux d'intérêt atteignent leur sommet. Les turbulences qui ont récemment secoué le secteur bancaire, associées à l'inversion de la courbe des bons du Trésor américain depuis novembre dernier, devraient inciter la Réserve fédérale à marquer une pause dans ses hausses de taux d'ici l'été. Historiquement, une telle pause a constitué un signal d’achat de duration.
Source: AXA IM, Datastream et Bloomberg au 05/04/2023
Les obligations indexées à l'inflation nous semblent être le meilleur moyen d'accroître la duration au sein des portefeuilles
Bien que nous estimions le moment opportun pour commencer à accroître la duration au sein des portefeuilles en tant que stratégie face au cycle économique, nous craignons que l'inflation reste élevée et pensons par conséquent qu'il est préférable de mettre en place des positions longues en termes de duration par le biais d'obligations indexées à l'inflation.
Dans la mesure où les obligations indexées à l'inflation sont émises par des États, elles ont tendance à être liquides et très bien notées tout en offrant une exposition aux fluctuation des taux. Par ailleurs, le resserrement des politiques monétaires observé depuis 18 mois a propulsé leurs rendements (également appelés rendements réels, c'est-à-dire la prime perçue par les investisseurs au-delà de l'inflation future) à leur plus haut niveau depuis 2009-2010 suivant les échéances.
Dans la mesure où les points morts d'inflation sont peu coûteux puisque le marché n'accorde qu'une faible prime à l'inflation future par rapport aux objectifs des banques centrales, nous considérons que le marché des obligations indexées à l'inflation présente un excellent ratio rendement/risque.
Source : AXA IM, Bloomberg au 05/04/2023. A à titre indicatif. Les évolutions passées n'offrent aucune garantie et ne constituent en aucun cas un indicateur des performances ou des tendances futures.
Dans la mesure où les rendements réels se situent désormais en territoire positif et où les points morts d'inflation intègrent des perspectives d'inflation modérées, cette situation présente selon nous une opportunité attrayante pour les obligations indexées à l'inflation.
Il nous semble donc judicieux d'accroître la duration par le biais d'obligations indexées à l'inflation américaines, britanniques et de la zone euro à échéances courtes et intermédiaires.
Les récentes hausses de taux mettront du temps à se répercuter sur l'économie, de sorte que l'indexation à l'inflation devrait être élevée jusqu'à l'été (plus de 3 % en EUR, chiffre non annualisé). Des opportunités intéressantes en termes de revenus liés à l'inflation devraient en résulter.
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