Véhicules électriques : le point de basculement est proche
Les véhicules électriques connaissent une adoption rapide de la part des consommateurs, avec un taux de pénétration du secteur largement supérieur aux prévisions. Ainsi, la part des véhicules électriques dans les véhicules des particuliers a dépassé les 14 % en octobre 2021, notamment grâce à une hausse des ventes de 74 % en glissement annuel sur un marché pourtant en baisse1 ; les signes de ralentissement ne semblent pas se profiler.
Une dynamique de croissance « augmentée »
Cette croissance s’explique en grande partie par les améliorations en matière de technologie des batteries ainsi que par la baisse des coûts de fabrication, qui ont rendu les véhicules électriques plus abordables, les rapprochant des tarifs de leurs homologues au moteur à combustion. Cette réduction des écarts de prix est cruciale lorsque l’on sait qu'une proportion significative de consommateurs préférerait acheter un véhicule électrique plutôt qu'un véhicule classique, mais seulement si celui-ci n'est ni moins performant ni plus onéreux.
La réglementation joue un rôle essentiel en Europe, où les constructeurs automobiles se sont vus imposer des quotas en termes de proportion de véhicules électriques vendus. Mais ces mêmes constructeurs ont prouvé leur engagement à produire des véhicules électriques attractifs et abordables tout au long de la pénurie mondiale de semi-conducteurs, réallouant régulièrement l’approvisionnement disponible même lorsque celui-ci n’était pas originellement destiné à cet usage.
En France, cette adoption galopante des véhicules électriques devrait continuer à s’accélérer dans le cadre du plan de relance 2030, avec un objectif de réduction drastique du nombre de véhicules neufs polluants facilité par le recours aux bonus écologiques, la prime à la conversion automobile et l’accélération du déploiement des bornes de recharge. En outre, 4 milliards d’euros seront consacrés à la production de 2 millions de voitures hybrides et électriques d’ici 20302 .
Aux États-Unis, les normes en matière de pureté de l’air sont appliquées dans tout le pays et des États comme l'Oregon s'apprêtent à adopter des règles similaires à celles introduites en Californie en 2020. La Chine, quant à elle, a récemment annoncé doubler son objectif en matière de proportion de véhicules à énergie nouvelle ou de véhicules fonctionnant à l'énergie propre dans le pays, le portant de 20 % à 40 % d’ici 20303 .
Adoption par les entreprises
Les entreprises de location de véhicules commencent également à répondre à la demande en véhicules électriques formulée par leurs clients. Par exemple, la récente décision de Hertz de commander 100 000 Tesla pour sa flotte de véhicules de location est une étape majeure du fait de l'ampleur de la commande, mais aussi de l'engagement en matière d'infrastructure qui accompagne une décision de cette ampleur. Toute grande société de location de véhicules proposant des véhicules électriques devra en effet s'assurer du nombre suffisant et de la bonne répartition territoriale des bornes de recharge.
Ces exigences pourraient s’accompagner d’opportunités d’investissements, puisqu’une meilleure infrastructure devrait être susceptible de résoudre certaines craintes liées à l'autonomie des véhicules électriques, au bénéfice du marché dans son ensemble.
La durabilité comme avantage concurrentiel
Si les évolutions et avancées mentionnées précédemment sont importantes, il n’en demeure pas moins que les questions liées à la technologie et à la chimie des batteries restent un sujet clé pour le développement du secteur des véhicules électriques.
La chimie des batteries au lithium-fer-phosphate, couramment utilisée dans les voitures bas de gamme en Chine parce qu'elle est à la fois sûre et relativement bon marché, a commencé à être utilisée dans d’autres régions et sur des voitures de gamme supérieure. Si cette évolution est encore récente, elle devrait permettre la production de véhicules de meilleure qualité et à des tarifs de plus en plus abordables.
Certains des grands noms de ce secteur ont réussi à résister à la récente crise des chaînes d'approvisionnement et restent des options d'investissement intéressantes. Mais la question de ces chaînes d'approvisionnement est encore plus vaste.
En effet, l'extraction et le traitement des matériaux utilisés dans les batteries posent plusieurs défis, principalement environnementaux. Si, à l'avenir, l'industrie devait être en mesure d'éliminer le cobalt de la chaîne d'approvisionnement, elle ne pourra cependant pas se passer du lithium nécessaire à la production des batteries.
Or, le lithium provient de roches sud-américaines expédiées en Chine pour être converties en lithium avant d'être transportées en Europe. Ce processus représente donc une empreinte carbone massive à laquelle s’additionne une consommation d’eau importante. Face à ce constat, certaines entreprises cherchent des solutions, que ce soit en réduisant la quantité d'eau nécessaire au traitement ou en utilisant des technologies ioniques (plutôt que chimiques) pour permettre sa réutilisation.
Certaines entreprises investissent également pour la relocalisation des capacités de conversion en Europe, ce qui permettrait d’éviter l’étape intermédiaire chinoise. Cette solution n'est pas parfaite, le lithium provenant toujours d'Amérique du Sud ou d'Australie, mais elle tend vers une production plus durable.
La relocalisation en Europe pourrait devenir un avantage concurrentiel, car les constructeurs automobiles qui vendent des voitures en Europe seront de plus en plus attentifs non seulement à la réglementation, mais aussi aux risques réputationnels et aux exigences des consommateurs en matière d'approvisionnement plus durable. A la lumière de ces éléments, il est raisonnable de penser que ces entreprises seront disposées à s'engager à long terme avec des producteurs de lithium aux pratiques plus durables, dont les modèles économiques deviendront en conséquence plus robustes.
Efforts et opportunités
En fin de compte, les constructeurs automobiles souhaitent être considérés comme des pourvoyeurs de solutions plutôt que comme la source du problème. Selon toute vraisemblance, ils devraient ainsi poursuivre leurs efforts pour continuer à être rentables tout en produisant des véhicules électriques en plus grande quantité et à moindre coût. Les taux de pénétration sont la preuve que la demande est au rendez-vous et le secteur devrait atteindre, à terme, un point de basculement où les consommateurs considèreront que l’achat d’un véhicule à combustion ne présente plus un avantage comparé à celui d’un véhicule électrique. Nous nous en rapprochons. D’ici là, les progrès à réaliser restent nombreux et s’accompagnent d’opportunités d’investissement que nous chercherons à saisir.
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