Séparer le bon grain de l'ivraie : pourquoi la recherche est-elle cruciale pour la préservation de la biodiversité ?
Points clé :
- L'univers de la biodiversité recèle de nombreuses opportunités multisectorielles
- Une analyse rigoureuse peut accroître la probabilité que les capitaux des investisseurs aient un réel impact positif
- Certaines des solutions les plus innovantes et les plus indispensables pour atténuer la perte de biodiversité se trouvent dans les secteurs à forte utilisation des terres, comme l'agriculture
L'arbre ne doit pas cacher la forêt
Les sociétés de gestion active qui ont recours à des capacités de recherche de premier plan et qui effectuent des recherches fondamentales rigoureuses, comme AXA IM, peuvent aider les investisseurs à optimiser le potentiel de leurs allocations d'actifs. Ainsi, nous visons à identifier les entreprises et les secteurs dans lesquels l'innovation peut avoir un impact réel, mesurable et durable. Cette démarche consiste en partie à identifier certains des principaux facteurs de perte de biodiversité, tels que l'utilisation des terres, et à rechercher des solutions propices à l'investissement pour remédier aux problèmes causés historiquement par ce type d'activité. En investissant dans des entreprises qui ont le potentiel d'atténuer l'impact d'une utilisation intrinsèquement intense, mais nécessaire, des terres (comme l'impact causé par la nécessité de nourrir une population mondiale en expansion par le biais de l'agriculture), nous pouvons également contribuer à susciter les gains d'efficacité, les innovations et les meilleures pratiques nécessaires pour minimiser l'impact sur la planète de cet impératif à grande échelle que constitue la production alimentaire.
Ce faisant, nous identifions également les opportunités qui peuvent sembler en apparence bénéfiques pour la biodiversité, mais qui, après un examen plus approfondi (faisant appel à notre propre analyse d'impact et à des études et données environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) émanant de sources internes et externes) et une analyse minutieuse de tous les éléments, depuis les chaînes d'approvisionnement jusqu'aux opérations en passant par les facteurs environnementaux associés, peuvent révéler que ces entreprises de prime abord intéressantes risquent en réalité de ne pas fournir le niveau d'action réellement positif nécessaire pour mériter une place dans un portefeuille à impact.
Notre analyse des compagnies des eaux au Royaume-Uni illustre bien la nécessité de faire preuve de davantage de nuance et de prudence, notamment lorsqu'il s'agit de quantifier l'impact positif réel que peuvent avoir les entreprises. Nous reconnaissons que le secteur a réalisé un travail remarquable en termes de réinvestissement dans le réseau et de modernisation des infrastructures, mais le profil de durabilité de ces entreprises reste préoccupant, notamment en ce qui concerne les problèmes persistants liés aux déversements d'eaux usées dans les rivières, qui nuisent à la santé et à l'abondance des espèces. Ces déversements sont également néfastes pour la santé humaine dans la mesure où ils sont susceptibles de contaminer les baigneurs et de polluer l'eau destinée à la consommation et à l'agriculture, introduisant ainsi des contaminants potentiels tout au long de la chaîne alimentaire. Les compagnies des eaux britanniques présentent un bilan mitigé en matière de pollution, en partie en raison de la vétusté des infrastructures, et en partie en raison des limitations logistiques et financières qui pèsent sur leur capacité à rénover ces installations vétustes aussi rapidement qu'elles le souhaiteraient. En outre, le changement climatique provoque des précipitations plus intenses, lesquelles peuvent exercer une pression supplémentaire et submerger ces infrastructures archaïques. Dans la mesure où ces entreprises restent problématiques pour les investisseurs soucieux de leur impact sur la biodiversité du fait de leur relation avec l'environnement, nous estimons qu'elles ne sont pas pleinement attrayantes à l'heure actuelle, mais nous continuerons à suivre la situation de près.
Il y a toujours un plus gros poisson
Au premier abord, l'utilisation intensive des terres pour l'agriculture et la disparition des espèces qui en découle peuvent rendre sceptiques certains investisseurs soucieux de promouvoir la biodiversité à l'idée d'investir dans les entreprises associées, comme celles que l'on trouve dans le secteur des technologies agricoles. Pourtant, les techniques d'agriculture de précision sophistiquées mises au point par des entreprises comme Deere, l'un des principaux fournisseurs de technologies agricoles, sont susceptibles de contribuer à une réduction substantielle de l'impact sur l'environnement de nos besoins en calories, tout en contribuant de manière positive à la sécurité alimentaire mondiale. Les technologies qui minimisent l'utilisation d'engrais et de pesticides améliorent à la fois le rendement de la production alimentaire et réduisent considérablement les déversements de contaminants inutiles dans l'environnement et les nappes phréatiques. Selon nous, ce potentiel d'impact significatif à l'échelle mondiale est à rapprocher du bilan environnemental des entreprises d'aquaculture qui sont parfois présentées comme une alternative plus durable aux méthodes d'élevage traditionnelles, telles que MOWI. Le leader mondial des produits de la mer est décrit dans des termes généralement favorables par la World Benchmarking Alliance, qui l'a classé au deuxième rang du Seafood Stewardship Index (Indice de gestion des produits de la mer). Il reste néanmoins un grand nombre de risques à gérer pour l'entreprise, en partie en raison de problèmes spécifiques à l'élevage des poissons et fruits de mer. En ce qui concerne son profil de biodiversité, bien que l'entreprise fasse preuve d'une transparence admirable en communiquant en détail son empreinte environnementale, une « marge de progression significative » subsiste. De même, la proportion de poissons vivants qui s'échappent du périmètre de son exploitation est historiquement élevée, ce qui a des conséquences inquiétantes en termes de croisement ou de domination d'espèces invasives introduites dans les écosystèmes locaux, au risque de faire plus de mal que de bien. Cela étant, l'aquaculture a le potentiel de réduire la pression exercée sur l’utilisation des terres pour l'agriculture, qui elle-même peut entraîner une perte de biodiversité, mettant ainsi en évidence le potentiel de l'aquaculture durable.
Conclusion
Lorsqu'ils cherchent à investir dans des entreprises qui apportent une contribution positive à la biodiversité, les investisseurs doivent absolument redoubler d'efforts pour examiner d'un œil critique l'ensemble des risques et des opportunités liés aux activités et aux chaînes d'approvisionnement de ces entreprises. Chez AXA IM, nous procédons à des évaluations d'impact élaborées et à des recherches fondamentales approfondies, parallèlement à une démarche d'engagement actif et au recours à des fournisseurs de données externes. Cela nous permet de nous concentrer sur les opportunités prometteuses, de mettre à profit notre position d'investisseur pour susciter des changements positifs et de promouvoir les entreprises les plus susceptibles d'avoir un effet bénéfique sur la préservation du capital naturel, tout en contribuant, bien entendu, aux performances financières et aux objectifs d'investissement à long terme de nos clients.
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